L'automne est la saison de la récolte des champignons. En effet, les conditions climatiques favorables (hygrométrie, température) permettent l'épanouissement de nombreuses variétés dans nos forêts et nos prés. D'un point de vue biologique, la fabrication d'un port (pied, chapeau, collerette) nécessite une grande dépense énergétique. Comment justifier cette dépense? Revenons sur le cycle biologique d'un champignon à carpophore (basidiomycète).
Commençons par la spore (cellule oeuf issue sans fécondation), qui lorsqu'elle trouve les conditions adéquats germine et produit par divisions cellulaires successives un enchevêtrement de cellules (blanc de champignon) qui se développent dans le sol et la litière en un large réseau appelé "mycélium primaire" . Ce réseau peut être très répandu (plusieurs dizaines de mètres de rayon). Cette forme de vie enterrée du champignon peut se déshydrater et rester plusieurs mois sans eau, et donc résister à la sécheresse, pour se régénérer lorsque les conditions climatiques le permettent à nouveau.
A l'automne, lorsque les conditions sont optimales, le mycélium fusionne (mycelium secondaire) pour former l' appareil sporifère c'est à dire le champignon de surface (pied, chapeau, collerette). Sous le chapeau les lammelles contiennent des cellules spécialisées, appelées basides, où sont produites les spores (cellules pouvant donner un nouvel individu) qui seront dispersées grâce au vent, à la pluie et aux animaux. Le cycle peut recommencer.
Le "champignon" comme nous le connaissons n'est que la partie visible d'un immense réseau sous terrain. Cette évolution a permis, par sa stratégie reproductrice, de combler les gastronomes amateurs et d'émerveiller les promeneurs naturalistes.