dimanche 31 janvier 2010

Si votre ramage se rapporte à votre plumage...

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Elément tégumentaire caractéristique de la classe des oiseaux, la plume est constituée d'un ensemble d'éléments ordonnés. Cet appendice issu d'adaptations complexes successives, possède de nombreux rôles. Un des plus connu est celui de la "portance" permettant aux oiseaux de voler, mais la plume possède aussi un rôle dans la régulation thermique, dans la reproduction, l'étanchéïté (empêchant l'eau de pénétrer), le camouflage et le mimétisme. Distinguons la plume penne (plumage) et la plume tectrice (duvet).

La plume penne naît dans des follicules de l'épiderme de l'oiseau d’où émerge tout d’abord un tube creux à la base appelé "le calamus", et qui se prolonge par "le rachis" dont le tube est plein. L’axe de la plume est donc défini par le calamus et le rachis.

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De chaque côté de cet axe, sur un même plan, des prolongements appelés "barbes" forment la lame (surface plane de la plume).

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Chaque "barbe" est recouverte d'un grand nombre de "barbules" perpendiculaires à l'axe principal (barbe). Les barbules sont munis de crochets qui permettent le maintien et la cohésion générale de l'hyperstructure plume (rachis - barbes - barbules).

La plume penne peut-être très colorée, cette coloration peut être due soit aux pigments soit à des phénomènes de diffraction de la lumière.

La plume tectrice (formant le duvet) est souvent plus petite et les barbes ne sont pas enchevêtrées.

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Le Larousse pour tous : Nouveau dictionnaire encyclopédique, vol.2, Librairie Larousse, Paris, (1907-1910), p.465

A la fois, beauté esthétique, génie aérodynamique, enveloppe protectrice, la plume fascine. Restons humble devant cette merveille d'adaptation aux diverves fonctions et émerveillons-nous du prodigieux spectacle que nous livre les oiseaux.

lundi 25 janvier 2010

Leucistisme, merle "blanc" et hirondelles albinos

Ce week-end, j'ai observé, pour mon plus grand plaisir, à VAUX (57) un merle noir "blanc". Le merle "blanc" présenté ici, est un Merle noir (Turdus merula) atteint de leucistisme. Anomalie de pigmentation d'origine génétique peu fréquente chez cette espèce.

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En effet, normalement noir avec un bec jaune, il arrive rarement qu'un merle ait un problème de pigmentation qui peut porter sur tout ou une partie du plumage et du corps. On distingue alors, le merle "blanc" albinos, (dont les cellules sont incapables de synthétiser la mélanine qui colore normalement son corps), possèdant un plumage entièrement blanc, des yeux et pattes rouge rosés et le bec jaune (autres pigments) et le merle "blanc" leucistique, c'est-à-dire dont les pigments ont des problèmes pour migrer dans les cellules, qui pourra présenter seulement une dépigmentation partielle. Si les pattes ou le bec peuvent être décolorés également, l'oeil, quant à lui, reste toujours noir.

Il se produit, pour chaque individu de nombreuses mutations au niveau de l'ADN. Celles-ci sont souvent silencieuses et n'affectent pas le phénotype de l'individu. Les mutations sont le moteur de l'évolution des espèces et dans de très rares cas, elles peuvent apporter un avantage à l'individu et se fixer dans la population.

Dans le cas du merle, la couleur claire des oiseaux atteints les expose davantage à l'attaque des prédateurs et présente un désavantage par rapport aux individus non atteints. Les individus atteints meurent généralement plus jeunes et donc se reproduisent moins (moins de descendance), la mutation disparait.

Le leucistisme et l'albinisme semblent être des mutations peu avantageuses. Pourtant, il y a quelques années de cela, un événement majeur modifiait les règles.

Nous nous souvenons tous de cet événement marquant, le 26 avril 1986 se produisait la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, dont les particules libérées par le réacteur en fusion avaient produit des effets dévastateurs.

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Revenons sur une étude parue dans le numéro du 9 octobre 1997 de la revue scientifique Nature (auteurs : Hans Ellegren, Gabriella Lindgren, Craig R. Primmer et Anders Pape Møller) sous le titre "Fitness loss and germline mutations in barn swallows breeding in Chernobyl", qui met en évidence une évolution importante du taux d'individus atteints d'albinisme dans les lieux exposés (aucun cas (0%) avant 1986, 15,2% en 1991). Cette augmentation ne peut être expliquée dans un premier temps, que par l'apparition sporadique du phénotype "albinos" due aux radiations altérant l'ADN (génotype) et augmentant les proportions des mutations visibles. Dans un second temps, la fixation du caractère "albinos" dans la population (par reproduction sexuée) peut être envisagée puisqu'en 1996 on observait encore 13,3% d'individus atteints. Les régions témoins, initialement dépourvues de cas d'albinisme, possèdent à partir de 1996 quelques individus atteints. On constatera que cette apparition s'est effectuée à posteriori (aucun cas avant 1996).

Dans cet exemple, la catastrophe de Tchernobyl a amplifié la fréquence des mutations "albinos" qui dans le cas des hirondelles était un phénomène naturel très rare et fixait au sein de la population cette mutation qui en temps normal aurait disparu.

Concluons avec les mots de l'auteur de l'article :"Ces études laissent peu de doute sur le fait que les conséquences génétiques de l'accident de Tchernobyl sont importantes et dureront longtemps même si les causes, les mécanismes, la distribution, l'étendue et les effets phénotypiques des mutations sont mal connus (...)"

dimanche 10 janvier 2010

La 44eme assemblée générale de l'APON s'est tenue ce dimanche au chalet ornithologique.

C'est aujourd'hui qu'a eue lieu, en présence d'une vingtaine de membres, au chalet ornithologique la 44ème assemblée générale de l'APON menée par son président Fernand AUST. Après le bilan moral et financier, ont été évoqués, les différents points marquant de l'année 2009 ainsi que le planning 2010. Sera ensuite souligné le soutien des différents partenaires (Conseil Général de la Moselle, commune de Saint-Avold, Total, l'ONF).

IMG_6906.jpg Remercions particulièrement Patrice MUNCH (vice-président), Anne AUST (secrétaire), Pascal et Nicole DHRA (trésorier) qui oeuvrent depuis de nombreuses années au sein du comité et sans qui l'association ne pourrait pas entreprendre sereinement ses projets.

Remercions aussi pour son soutien et sa participation active à la réunion, le Dr. Jean SCHULER, membre de l'APON et conseiller général.

jeudi 7 janvier 2010

Du nuage à la terre: Histoire de la cristallisation de la molécule d'eau

Nous avons pu profiter depuis quelques jours d'un blanc manteau qui possède une histoire complexe et dont il faut rechercher l'origine dans le ciel. En effet, les cristaux de neige se forment dans les nuages à partir de goutelettes d'eau en surfusion (vapeur). Entre -13°C et -18°C, apparaissent des "noyaux solides", dont les diamètres varient de 0,1 à 10 micromètres. Dans une seconde étape la vapeur d'eau entourant le "noyau" va se cristalliser elle aussi pour former un "squelette" autour de ce dernier. Le cristal (flocon) ainsi formé, grossit d'abord très rapidement (quelques micromètres par minute), puis plus lentement. Les conditions de température et de pression, vont permettre la création de formes différentes.
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Cependant, presque tous les cristaux de glace ont une structure hexagonale. Pour former cette structure, les molécules d'eau (H20) se rassemblent en hexagones empilés les uns sur les autres. Les étoiles (flocons) possèdent 6 axes de symétrie, et sont d'autant plus ramifiées que la présence de vapeur environnante est importante. La taille des flocons est très variable : entre 0,5 à 8 mm. Un cristal typique contient environ 10 exposant 16 molécules d'eau. Le nombre de façons d'arranger ces molécules d'eau est quasi infini : il est donc presque impossible de rencontrer deux flocons identiques. Dans les cristaux de neige fraîche, il y a 90% d'air. Au fur et à mesure du dégel, la quantité d'eau augmente, les cristaux se disloquent, et la neige se ramollit.
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Il est incroyable de penser que toutes ces étendues de neige recèlent une infinité de flocons aux formes différentes. Quelle incroyable vision que celle de ces cristaux éphémères vus au microscope. Encore une fois, contemplons la Nature qui opère et qui nous livre ce fabuleux spectacle.

Sources : snowcrystals.com